Entrez dans l’univers des artistes

Les musées et maisons d’artistes s’offrent à vous pour découvrir les nombreuses œuvres de peintres tels Jean-François Millet, originaire de Gréville-Hague ou encore Guillaume Fouace, exposées au Musée Thomas Henry de Cherbourg.

Les artistes ont su mettre en scène les paysages lacustres du Cotentin. 

Personnages célèbres

Les peintres

Paul Signac

Paul Signac (1863-1935) était, avec Georges Seurat, à la source du mouvement de pointillisme. Il a aussi mis au point la technique du divisionnisme.

Louise Hallet, conservatrice en chef et directrice des musées de Cherbourg-en-Cotentin, nous parle de sa vie dans le Cotentin et de sa peinture Le phare de Gatteville que vous pouvez retrouver au musée Thomas Henry

 

Paul Signac, Le Phare de Gatteville
Paul Signac, Le Phare de Gatteville

En 1931, Paul Signac acquiert une résidence dans le village de pêcheurs de Barfleur, qu’il a découvert un an auparavant à l’occasion de son Tour des Ports de France. Il choisit une petite maison de pêcheurs située face à l’église Saint-Nicolas. Ses fenêtres donnent au nord-ouest sur l’imposant phare de Gatteville, monument de granit de 75m de haut, et au sud-est sur le petit port de pêche. Signac, peintre et marin, apprécie Barfleur, « port suffisamment mouvementé, bordé de belles et pures architectures ; campagne magnifique ; très boisée ; et des terrains mouvementés : c’est une des pointes de la France : la mer y est belle, les jardins fleuris ; à quelques mètres de la mer, mimosas, plantes du midi ; donc climat doux. Et puis ce n’est pas loin de Paris. »

Signac va passer quatre étés à Barfleur, de 1931 à 1934, veille de sa mort. Sur le port, il fréquente les marins et le gardien du phare de Gatteville. Il remplit de petits carnets quadrillés de croquis au crayon et à l’aquarelle, pris sur le vif – le Phare de Gatteville à l’arc-en-ciel est issu de l’un d’entre eux. Ces notations lui permettent d’enregistrer rapidement un motif, un détail, un effet de lumière, un phénomène météorologique, une émotion. Signac traite à plusieurs reprises le phare de Gatteville, qu’il voit depuis son atelier, aménagé dans le petit jardin attenant à sa maison. Il en fait notamment le sujet d’une petite huile sur carton , qui s’apparente davantage à une pochade qu’à une œuvre achevée. Au centre de la composition, le phare et son sémaphore sont simplifiés à l’extrême, réduits à un simple signe graphique. Un grand nuage les surplombe. Tout en rondeur, il se développe dans l’espace comme une forme organique, vivante et moutonnante. Des empâtements de blanc créent un relief qui anime l’œuvre et accroche le regard. A l’huile, Signac retrouve le principe de la division de la touche, duquel il s’éloigne à l’aquarelle. Les couleurs sont franches, regroupées en zones contrastées. La mer est, au premier plan, semblable à une mosaïque : de larges touches carrées de bleu, de vert et de violet sont juxtaposées, isolées les unes des autres par le support cartonné laissé en réserve.

[1] Lettre à Gaston Lévy, 27 octobre 1930, collection particulière, cité in Paul Signac, été 31 : Barfleur et Saint-Vaast-la-Hougue, Saint-Vaast-la-Hougue, musée maritime de l’île Tatihou, Paris, musée national de la Marine, 2000, p. 9.

Guillaume Fouace

Peintre réaliste Guillaume Fouace (1837-1895) est né dans une famille de cultivateurs à Réville. En 1878, il décore les voûtes de l’église Notre-Dame de Montfarville de 19 toiles représentant des scènes bibliques.

Le peintre a réalisé plus de 700 tableaux: des portraits, des natures mortes, des paysages.

Il est possible de voir plusieurs tableaux de Guillaume Fouace dans le musée Thomas Henry à Cherbourg-en-Cotentin et au musée de l’île Tatihou. Le Musée d’Orsay possède quelques-unes de ses œuvres.

 

Guillaume FOUACE, Le départ pour Jersey
Le Déjeuner de Carême fut présenté par Guillaume Fouace au Salon de 1889. L'artiste normand était alors passé maître dans l'art des natures mortes culinaires. L'oeuvre présente une table richement dressée pour un repas de Carême. La consommation de viande étant réprouvée par
l'église catholique dans cette période de jeûne précédant Pâques, ce sont des produits de la mer qui excitent les papilles du spectateur.
Achetée par l'Etat, l'oeuvre sera placée dans la salle à manger du Président de la République Félix Faure à Fontainebleau en 1895, avant de rejoindre le musée de Cherbourg.
Guillaume FOUACE, Le Déjeuner de Carême

Paul Blanvillain

Paul Blanvillain (1891-1965) était originaire de Barfleur, issu d’une ancienne famille du Val de Saire.

À sa naissance ses parents ont offert in ex-voto à la paroisse de Barfleur : maquette de Le Faune, visible dans le choeur de l’église Saint-Nicolas.

Blanvillain a peint souvent le port de Barfleur et le bâteau de pêche avec ses voiles colorés, mais aussi le manoir du Val de Saire, des paysages de bord de mer et de la campagne.

Les écrivains

Jacques Prévert

Jacques Prévert, né Jacques André Marie Prévert en 1900, est un poète, scénariste et dialogiste, mondialement connu pour son langage familier et ses jeux de mots.

Dans les années 30, Jacques Prévert tombe amoureux de La Hague, lorsqu’il vient séjourner avec des amis. Il vient ensuite régulièrement à l’Hôtel L’Erguillère, pour profiter de la vue spectaculaire de la chambre numéro 7, qui donne sur le Port Racine. Très inspiré par ces paysages, on peut retrouver sur les murs de sa chambre quelques vers du poème « Sable mouvants » 

Au loin déjà la mer s’est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
Prévert le 13 04 2008 (54)
Jacques Prévert

À 70 ans, convaincu par son ami décorateur de cinéma Alexandre Trauner, il achète une maison à Omonville-la-Petite, qu’il désignait comme  le « Finistère le plus proche de Paris ». Il y a vécu jusqu’à sa mort en 1977 et est désormais enterré avec sa femme Janine, sa fille et son ami Alexandre.  

La maison Prévert a ouvert ses portes au public en 1995. Elle permet d’être immergé dans l’univers de l’artiste, grâce notamment aux collections permanentes et temporaires consacrées aux œuvres et poèmes de l’artiste, et aux événements organisés.

Il est également possible de visiter les jardins de Gérard Fusberti, un ami de Prévert , qui en 1987 à décider de lui rendre hommage en ouvrant un lieu remarquable où plantes et poèmes s’entremêlent.

Alexis de Tocqueville

D’origine aristocratique, Charles Alexis Clérel de Tocqueville naît à Paris le 29 juillet 1805. Son père, issu de la noblesse normande, maire puis préfet et pair de France, et sa mère, petite fille de Malesherbes, lui transmettront à la fois le goût de l’engagement public et le rejet des excès de la Révolution. Après une formation de juriste, il est nommé juge auditeur au tribunal de Versailles. En 1831, il part aux Etats-Unis avec Gustave de Beaumont pour une mission d’étude sur les institutions pénales américaines. Sur place, il s’intéresse au système politique et plus encore à la démocratie dans un pays sans traditions aristocratiques, où la République n’est pas perturbatrice mais conservatrice de tous les droits. Ces analyses donneront naissance à son célèbre ouvrage « De la démocratie en Amérique ». L’exemple de la France et des Etats-Unis nourriront ses réflexions sur les développements heureux ou dangereux de la démocratie.

Si Tocqueville a fréquemment changé d’adresse parisienne durant sa carrière et s’il a souvent multiplié les différents lieux de villégiatures profitant fréquemment du château de Fosseuse des Kergorlay ou encore de celui de Baugy qu’occupe son frère Édouard, il n’est pourtant qu’un seul et unique lieu où il se sent véritablement at home comme il l’écrit lui-même, et c’est l’ancestral château de Tocqueville. Lorsqu’il le découvre pour la première fois, en 1833, il est immédiatement charmé par l’impression de sérénité et de tranquillité profonde que lui procure le lieu.

Alexis de Tocqueville est aussi engagé dans la vie politique : député de la Manche, représentant de la gauche libérale, conseiller général puis ministre des Affaires étrangères, il participe au comité de rédaction de la Constitution, prend position en faveur de la réforme des prisons et de l’abolition de l’esclavage. Après le coup d’Etat de décembre 1851, il renonce à toute activité publique.
En 1856, il publie « L’Ancien Régime et la Révolution » et meurt à Cannes le 16 avril 1859.

Gilles de Gouberville

Gilles Picot, sire de Gouberville et du Mesnil-au-Val, une figure de la Normandie du XVIème siècle. Son journal, publié en 1870, est une source précieuse de renseignements sur la vie dans le Cotentin à l’époque de la Renaissance. Si vous souhaitez en savoir plus, le comité Gilles de Gouberville, encourage l’étude de son Journal et promeut la connaissance de l’univers Goubervillien.

Jules Renard

Jules Renard vient pour la première fois dans le Val de Saire en 1887 à l’invitation de son employeur. Il passe le mois d’août à Barfleur et commence le roman Les Cloportes.

L’écrivain revient à Barfleur en avril 1890 pour écrire son “roman de plage” L’Écornifleur, publié en février 1892. Jules Renard avec sa famille passe l’été dans une maison du pêcheur, sur le port, près de l’église. Barfleur apparaît dans ce roman sous le nom de « Talléhou »

Dans le petit port, la mer se gonflait sensiblement au soupir du flux, et, après des hésitations timides où s'essayaient les forces, soulevait une à une les barques échouées. Elles semblaient se réveiller, et, comme de gros insectes noirs surpris par l'eau, faire effort pour reprendre pied. Des femmes assises sur leurs paniers attendaient les pêcheurs de congres.
Jules-Renard
Jules Renard

L’abbé de Saint Pierre

Charles-Fançois Castel (1658-1743) dit l’abbé de Saint Pierre était tout à la fois écrivain, académicien et philosophe.

Très en avance sur son temps, il est l’auteur d’un « Projet de paix perpétuelle » qui servira très largement de guide lors de la création de la Société des Nation (SDN) au XXème sicle puis de celle de l’ONU.

Sa statue orne la place de Saint-Pierre-Eglise.

Connaissez vous la poétesse meunière du Cotentin ?

C'est Marie Ravenel, qui est née dans un moulin à Réthoville, commune de Vicq-sur-Mer.

Les saints

Marie-Madeleine Postel

Fille d’un cordier de Barfleur, née en 1756, Julie Postel prend le nom de Mère Marie-Madeleine Postel en 1807.

Elle a consacré sa vie à l’éducation des filles et à la restauration de l‘abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Fondatrice de la Congrégation des pauvres filles de la Miséricorde, qui est connue maintenant sous le nom d’Institut des sœurs des écoles chrétiennes de la Miséricorde. Canonisée en 1925.

Les vitraux dans la chapelle de Marie-Madeleine Postel à Barfleur présentent les étapes de sa vie. Dans l’église Saint-Nicolas de Barfleur se trouve un reliquaire.