« J’essaie de poétiser ce qu’ils furent »
Armé de ses bombes de peinture aérosols, Nâutil travaille non seulement sur des décors muraux, mais aussi sur de nombreux autres supports, il donne par exemple vie au blokhaus qui peu à peu se transforme en messages que l’artiste souhaite faire passer.
« Gamin du littoral, la nature et la mer m’ont éveillé le sens du beau. Je me suis exercé l’œil et le crayon puis le graff en achetant mes premières bombes vers quinze ans avant d’aller dans une école d’architecture à Paris. Tous les blockhaus ne sont pas pareils. Il faut aller le chercher comme on va chercher la vague en surf. Partir tôt, prendre une échelle, la bricoler avec des roues pour qu’elle puisse porter les caisses de sprays, peiner dans le sable fin, gonfler un petit canoë, tout charger pour la mission, de quoi manger un peu, des lampes de poches….C’est un mélange de spontanéité, de préparation et d’aléatoire. Un blockhaus, c’est historique, physique, symbolique. J’essaie de poétiser ce qu’ils furent, éloigner sans la nier leur histoire guerrière. J’en ai plus d’une dizaine à mon actif. J’aime rester des heures à graffer entouré des bruits de la nuit. "Parfois c’est haut, comme cet éléphant graffé un jour sur un blockhaus de six mètres, une échelle visuelle aussi grande fut un défi aventureux. Tout cela, je le vis comme de petites ‘’missions du beau".
Nâutil
Graffeur
