Derrière l’apparente unicité du climat océanique, le Cotentin offre, à l’image des photos et tableaux de son ciel changeant, bien des nuances de types de temps. Diverses stations, représentatives du littoral comme de l’intérieur des terres, illustrent cette hétérogénéité spatiale et temporelle du climat qui permet d’offrir une large palette de paysages.

La proximité de la mer favorise un climat doux et tempéré, particulièrement visible sur le littoral. Celui de la Hague connaît ainsi moins de 5 jours de gel ou de chaleur par an, tandis que l’intérieur des terres en offre une trentaine.

Néanmoins, la diversité d’orientations des côtes apporte-t-elle aussi sa contribution en aménageant des situations d’abri ou d’ouverture au vent. La côte Est enregistre ainsi une vingtaine de jours de gel par an car elle est abritée des vents dominants d’Ouest. Au contraire de la côte Ouest qui est exposée à un air marin plus doux.

Le relief et la distance à la côte ont un rôle non négligeable dans la variété climatique locale. Le littoral Ouest de la Hague reçoit moins de 800 mm de pluie par an en moyenne quand, à l’intérieur des terres cette moyenne dépasse les 900, voire les 1000 localement. Par ailleurs, la saisonnalité des précipitations est fortement marquée, il pleut par exemple deux fois plus en hiver qu’en été à Goury ou Cherbourg. De même la variabilité interannuelle est importante, il peut ainsi pleuvoir du simple au double d’une année à l’autre.

Si l’on continue les tendances actuelles d’émissions de gaz à effet de serre, les conséquences, déjà visibles, s’accentueront. Les gelées disparaîtront progressivement, tandis que le nombre de jours de chaleur augmentera comme ailleurs, mais du fait de la proximité de la mer, le phénomène sera limité à une trentaine de jours par an en moyenne dans la partie Sud et Est du Cotentin. L’évolution des précipitations, à l’heure actuelle, n’est pas encore clairement établie mais semble indiquer des étés plus secs et des hivers plus arrosés. Les records de températures qui sont pour l’heure inférieures à 40°C à l’intérieur de terres, pourront dépasser cette barre symbolique dès le milieu du siècle comme ce fut le cas en Bretagne… Dès 2022.

Texte rédigé par Matthieu DAVID, Thésard au Laboratoire UMR-CNRS IDEES 6266 Caen Géophen

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